Dysorthographie « Aides pédagogiques par l’informatique

Dysorthographie

La dysorthographie

Trouble (dys) de l’orthographe

Définition

La dysorthographie est un trouble spécifique d’acquisition et de maîtrise de l’orthographe. Les enfants dysorthographiques peinent à automatiser la correspondance entre un son (phonème) et une lettre (graphème). Ils vont de même présenter des difficultés à se représenter visuellement l’orthographe des mots.

Comme dans la dyslexie, diverses formes sont répertoriées. La dysorthographie de surface est caractérisée par des difficultés à écrire les mots irréguliers. La dysorthographie phonologique regroupe les difficultés à écrire des mots nouveaux. La dysorthographie mixte, la plus fréquente, cumule les deux types de difficultés.

Des progrès sont constatés mais le trouble persistera tout au long de la vie.

Illustration de la dysorthographie

Dysorthographie exemple 1

Exemple tiré de « Enseigner aux élèves avec troubles d’apprentissage », édité par l’AGERS (Ministère de l’enseignement – Fédération Wallonie-Bruxelles), 2012.

Manifestations scolaires

 

Les enfants dysorthographiques :

  • Ont une écriture souvent illisible, font de nombreuses ratures dans le texte.
  • Font un mauvais usage de l’espace de la page.
  • Effectuent de nombreuses erreurs de copies.
  • Ont des difficultés à l’écrit semblables à celles des enfants dyslexiques :
  • font des confusions phonétiques (ch-j, t-d, b-p, a-an, u- ou),
  • font une mauvaise segmentation des mots (l’égume, il s’é lance),
  • effectuent des inversions de lettres ou de syllabes (or-ro, cri-cir) ,
  • et des substitutions de lettres (b-d, u-n), des omissions de syllabes ou de lettres 
(semblable- semble, bébé- bb).
  • Peinent à appliquer des règles d’accord.
  • Ont des difficultés à transférer ses connaissances, à appliquer les codes d’orthographe d’usage et grammatical.
  • Ont une maîtrise très insuffisante de la ponctuation, de la grammaire, de la syntaxe et des suffixes.
  • Ont des difficultés à planifier un texte et à déterminer l’intention d’écriture.
  • Peinent à trouver, organiser et à exprimer ses idées.
  • Effectuent des productions relativement courtes et pauvres.
  • Produisent des incohérences dans l’écriture (écrivent sans tenir compte de ce qui est déjà écrit et de ce qu’ils écriront par la suite).
  • Manquent de motivation pour la rédaction, la révision et la correction.

 

On remarque aussi:

  • Un temps nécessaire à l’écriture beaucoup plus long que la norme.
  • Une fatigabilité importante (l’attention est entièrement dédiée à la compréhension et à l’expression orale).
  • Parfois des troubles de l’orientation dans le temps et dans l’espace.
Adaptations pédagogiques générales

  • Expliquer à la classe pourquoi l’élève a droit à des aménagements, et couper court à toute stigmatisation.
  • Valoriser les efforts et non les résultats (mettre en place un outil permettant de mettre en évidence les progrès et les efforts de l’enfant).
  • Établir une routine souple pour les devoirs.
  • Soigner la collaboration avec les parents :
  • En établissant des contacts réguliers (en utilisant un carnet de bord par exemple).
  • En valorisant les efforts observés en classe et non les résultats.
Adaptations pratiques en classe 

  • Clarifier et préciser les consignes.
  • Donner les consignes sous forme d’étapes séquentielles.
  • Illustrer par des exemples.
  • Fournir des indices pour mettre en évidence certains éléments des consignes, des formulations de problèmes ou des questions.
  • Utiliser des indices de couleur ou des surligneurs.
  • Demander à l’élève de reformuler dans ses propres mots
  • Espacer les points ou les questions.
  • Agrandir les feuilles d’exercices.
  • Enlever les éléments visuels pouvant être distrayants.
  • Morceler le travail.

… Et plus largement:

  • Donner aux élèves dys- plus de temps pour réaliser un exercice.
  • Les faire travailler avec un ami qui ne fera pas le travail à leur place.
  • En période d’évaluation, leur permettre de travailler dans un espace calme, leur lire les questions pour s’assurer de la compréhension.
  • Corriger leurs productions avec les mêmes grilles que les autres mais ne pas compter les fautes orthographiques et grammaticales de la même façon.
  • Se rappeler que ce sont leurs compétences qui sont évaluées, et pas seulement leurs habiletés à orthographier correctement.
Liens et bibliographie

Enseigner aux élèves avec troubles d’apprentissage, édité par l’AGERS (Ministère de l’enseignement – Fédération Wallonie-Bruxelles), 2012.

Guide d’accompagnement pour les élèves ayant des besoins particuliers. Commission scolaire des Laurentides, 2011.

Kruck, J. & Bouvet, L. (2015). Troubles neuro-développementaux. Tableaux cliniques, évaluation et orientation. Editions In Press, Paris.

Reid, G. & Green, S. (2012). 100 idées pour venir en aide aux élèves dyslexiques. Alta Communication, Paris.

 

 

Pour aller plus loin…

 

Mazeau, M. & Pouhet, A. (2014). Neuropsychologie et troubles des apprentissages chez l’enfant.
Du développement typique aux dys-. Masson, Paris.

Dyslexie, dysorthographie, dyscalculie (INSERM)

https://www.youtube.com/watch?v=fFQ1vmkebNA